jeudi 29 janvier 2009

Le Liban en musique 2

Je poste ici une série d'articles sur la musique dans les pubs au Liban, parus dans l'Agenda culturel.






Du folkore et de l’éclecticisme

Samedi soir… que faire ? Quel endroit pourrait constituer le sujet de cette rubrique ? Un 1er choix s’impose ; Hamra. L’éventualité de passer à Crossroads pour écouter Arthur Satyan et son groupe… peut-être un passage plus tard en soirée. Un coup d’œil au programme du Blue Note… non, pas ce soir, une autre fois sûrement. Au T-Marbouta, il n’y a rien de prévu. Alors le Café Samra, l’occasion de découvrir Arayebna, un nom qui m’a toujours intriguée. Pour commencer, un verre chez « Dany’s » et le temps file. Ca tombe bien, Arayebna ne commence à jouer qu’aux alentour de minuit. Et je gravis les marches du jardin de Zico House avant de m’attabler face aux fameuses affiches du café. Arayebna, c’est un groupe de « arayeb », cousins cousines, sœurs frères qui prennent d’assaut la scène et chantent tour à tour, accompagnés d’un oud, d’un violon, d’une derbaké et d’une basse. Bienvenus dans ces contrées populaires où il fait bon chantonner, applaudir, danser et un petit pas de dabké : Feiruz, Sabah, Magida el-Roumi, Oum Kalthoum, Sami Clark… les chansons s’enchaînent, des paroles familières, des mélodies connues. On a même droit à un « Fattoum Fattoumé ». Et les souvenirs affluent…




« Concert-hopping »

Invitation à dîner le vendredi 12 décembre, au Blue Note.
Association d’idées : article, musique, plaisir, « joindre l’utile à l’agréable »…
Direction donc la rue Makhoul pour assister à Elie Barrak et Synthia, dans leur version « jazz, funk ». Sur la « scène » qui me devient de plus en plus familière au fil des jours, travail oblige – le Blue Note reste quand même l’un des meilleurs antres de la musique live à Beyrouth – trois musiciens et une chanteuse : Elie Barrak au piano, l’incontournable Abboud Saadi à la basse, et derrière la batterie Jihad Said. Night in Tunisia, Cry me a river, Lullaby of bird land, Bang Bang, Smooth operator… Synthia enchaîne les standards jazz de sa voix éraillée… Et la nuit s’étire en nappes veloutées promettant tout un week-end en musique. Bar-concerts ou concerts tout court : le trompettiste vénézuelien Pedro Eustache accompagné du percussionniste jordanien Nasser Salamé, suivi directement d’Arthur Satyan et de son groupe avant d’assister à Ziyad Sahhab et son groupe… Jongleur noctambule à Beyrouth, et la promesse de sortir un peu de Hamra, même si finalement, tout m’y ramène, la musique en tête…




Saveurs d’Orient

Deux mardis consécutifs au Bar Louie, à Gemmayzé, à écouter Ziad al-Ahmadié et son groupe. Les ambiances diffèrent de jour en jour, au gré de balades orientales concoctées par le quartette sur scène: Ziad al-Ahmadié au oud et au chant, Baha’ Daou aux percussions, Jihad Assaad au qanoun et Jean Madani à la basse. Les chansons traditionnelles s’entremêlent aux chansons de Oum Kalthoum, Fairuz, Ziad Rahbani, ainsi que des compositions de Ziad al-Ahmadié et des longas, un genre musical de Turquie. Des rythmes orientaux ? Certes, mais l’Occident est à quelques pas, la basse électrique infuse ses sonorités et l’écoute musicale devient différente, la nuit à Beyrouth. Pas d’entracte ; le mardi d’après Rae’d Abou Kamel prend la relève du qanoun avec son naï langoureux et suggestif. Ziad al-Ahmadié enflamme la foule, se jouant de sa voix et entonnant des rythmes connus, tels « 3aychi wa7da balak », « Bint al-Chalabiya » … et la foule se mouvait en liesse, les verres d’alcool continuaient d’affluer, les vivats aussi, une heure de prolongation musicale. Les auditeurs réclamaient davantage, allant même jusqu’à demander des « special requests », quoi que ce ne soit pas un karaoké !

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